L’apport des aides technologiques
Le prédicteur de mots comme exemple
Avoir sa place
à l’école est un droit garanti pour chaque enfant québécois. Malheureusement, cela
ne suffit pas quand il est question des élèves ayant un handicap ou des
difficultés d’apprentissage. On devra alors considérer une inclusion scolaire
pour ces derniers.
- Qu'est ce qu'une aide technologique?
«L’école inclusive est celle qui va au-delà de la normalisation […], elle se caractérise par la capacité d’innover, de se remettre en question et par l’utilisation d’une panoplie de stratégies qui ne visent pas à faire disparaître la différence, mais bien à l’apprivoiser.» (N. Rousseau et L. Prud'homme 2010, p. 10, cité dans Vie pédagogique 2012).
Parmi ces
stratégies, je cite les
aides technologiques. Selon Blackhurst, ces supports pédagogiques sont
apparus en premier lieu aux États-Unis en 1964 afin de subvenir aux besoins des
élèves des classes ou des écoles spécialisées (Blackhurst, 2005, cité dans N.Rousseau
et V. Angelucci 2014). Avant d’aborder l’impact des aides technologiques sur le
rendement scolaire des élèves à besoins particuliers d’une part, et d’autre
part sur leur estime de soi, il importe de définir ce qu’on qualifie d’aide technologique.
«Dans le document de synthèse publié par l’Association
canadienne des troubles d’apprentissage, il est proposé de présenter les
technologies d’apprentissage selon 3 angles ou 3 types. Le premier type est
général. Il est du ressort cognitif et comprend surtout les aides pour la
communication, des dispositifs et des plans d’intervention individualisés. Le
deuxième type regroupe des technologies ordinaires (canne blanche, marchette
pour accidentés, jouets ergonomiques adaptés, prothèses spécifiques, etc.), des
aides, des équipements, des outils et des machines qui contribuent à améliorer
l’accès à l’environnement physique pour l’enfant. Quant au dernier type, il
renvoie surtout à la haute technologie (accès ergonomiques à l’ordinateur; une
télécommande à caractère universel; une machine à écrire parlante, etc.).» (Association
canadienne des troubles d’apprentissage 2003)
Ainsi, les
aides technologiques font référence au troisième type. C’est-à-dire tirer
profit de l’avancée technologique afin de minimiser l’impact d’un handicap ou
d’une difficulté quelconque sur le rendement ou l’autonomie des élèves ayant un
handicap ou une difficulté d’apprentissage.
Michaels et McDermott affirment que:
« une application appropriée des aides techniques contribue à équilibrer les forces et facilite l’inclusion parce qu’elle permet de démontrer le plein potentiel des connaissances acquises et d’augmenter le potentiel d’employabilité à court, moyen et long terme des élèves ayant une déficience ». (Wehmeyer, 1999, cité par J-C. KALUBI. 2007)
« une application appropriée des aides techniques contribue à équilibrer les forces et facilite l’inclusion parce qu’elle permet de démontrer le plein potentiel des connaissances acquises et d’augmenter le potentiel d’employabilité à court, moyen et long terme des élèves ayant une déficience ». (Wehmeyer, 1999, cité par J-C. KALUBI. 2007)
Par ailleurs,
ces mêmes outils jumelés à la bonne formation, quant à leur mode d’emploi, favorisent
considérablement l’estime de soi chez les élèves à besoins particuliers,
notamment en améliorant leur autonomie au sein même de leur classe régulière. Néanmoins,
loin de se fier complètement et aveuglément au moyen d’aides mis à sa
disposition, l’élève devra développer constamment et réviser ses stratégies d’apprentissage
afin de tirer profit de l’aide qui lui est offerte et par conséquent, acquérir
l’autonomie convoitée. Pour ce faire, son engagement, sa persévérance, son
implication seront sollicités en permanence. Il pourra bien entendu compter sur
des accommodements en fonction de son handicap. (J. Chouinard, L. Goulet, M. Tremplay)
- Le prédicteur de mots Penfriend, un outil parmi tant d'autres.
Sans prétendre que nous allons établir une liste exhaustive des différentes aides technologiques existantes, surtout avec l’avancée technologique de nos jours, citons à présent quelques exemples amenés par Rousseau et Angelucci qui sont susceptible d’être croisés dans nos écoles : le traitement de texte, l’organisateur graphique, le réviseur orthographique, le prédicteur de mots, la synthèse vocale, etc. Toutefois pour le besoin de la cause on va choisir un outil pour le présenter et découvrir son apport aux élèves à besoins particuliers. Il s’agit de ‘’Penfriend’’. À la fois, un de prédicteur de mots, et un synthétiseur de parole, Penfriend s’intègre aisément à presque tous les logiciels de traitement de texte (figure: 1)
- Ex. Penfiend utilisé avec Microsoft Word en capture d’écran.
Ainsi, il sert essentiellement à prédire des choix de mots dès la saisi des premières lettres pour aider les élèves dyslexiques ou encore non francophones à améliorer la qualité et la rapidité de leur écriture; ce qui représente un impact important sur leur autonomie, et donc sur leur estime de soi. Ce logiciel, payant et compatible avec le système d’exploitation Windows, fera le bonheur d’un élève dyslexique ou même dysphasique lors d’une production écrite, car dès qu’il commencera à taper le mot souhaité, une liste d'une dizaine de mots s'affichera au fur et à mesure que les caractères sont tapés. En outre, les textes placés dans le presse-papier sont lus par une synthèse vocale. Par conséquent, l’élève en question se concentrera plus sur les idées et la cohérence de son texte plutôt que d’être hanté et donc, handicapé par les fautes d’orthographe ou par le bon choix des mots. (vidéo :2)
2. Video desciptive d'un prédicteur de mots.
- Ses forces
Selon Rousseau et Angelucci, ce qui constitue le point fort de ce genre de support pédagogique, c’est que l’impact positif d’un tel outil se fait largement sentir sur les productions des élèves modérément dysorthographiques ou dysgraphiques.
« Les retombées de cette fonction comme moyen compensateur sont qualifiées d’importantes à très importantes (MacArthur, 2013 cité dans Rousseau et Angelucci, 2014), surtout chez ceux ayant des difficultés modérées » (Evmenova, Graff, Jerome et Behrmann, 2010; MacArthur, 1998 cité dans Rousseau, et Angelucci, 2014). «Ces élèves corrigent plus de 80 % de leurs erreurs orthographiques lorsque le mot cible est suggéré par le réviseur orthographique » (Rousseau et Angelucci, 2014).
De plus, le synthétiseur vocal offre la lecture du texte écrit par une voix humaine, ce qui rend cet outil plus convivial.
- Ses faiblelesses
Son talon d’Achille réside dans son utilité négligeable pour les cas sévèrement atteints de dysorthographie, ainsi que sa compatibilité exclusive avec windows.
- Conditions d'utilisation
Tout logiciel
requiert forcément un ordinateur pour fonctionner. Il est alors indispensable
d’envisager l’aménagement de la classe par un ou plusieurs postes de travail
munis d’un logiciel de traitement de texte. Comme il a déjà été mentionné dans
l’introduction, ce genre d’aide technologique implique une formation préalable
de l’élève en ce qui concerne le mode d’emploi. Par conséquent, il incombe à
l’enseignant ou à l’orthopédagogue de prévoir des séances au début de
l’intervention pour initier l’élève au fonctionnement de ce moyen d’aide afin
d’optimiser le résultat escompté.
En conclusion il est
important d’attirer l’attention, essentiellement des parents des élèves en
difficultés, sur l’absence d’un outil miracle qui va régler les difficultés d’apprentissage
une fois pour toutes. Néanmoins, les élèves dyslexiques, dysorthographiques
pourront compter sur ces technologies d’aides pour contourner leurs difficultés
et ainsi compenser leur handicap.
Bobligraphie
http://cybersavoir.csdm.qc.ca/adaptic/files/2011/07/Cahier_TroublesApprentissage-6.pdf
2.
Entretien avec Nadia Rousseau, professeure
titulaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières Réussir malgré l’école… «
Le prof m’aimait quand même! » Vie pédagogique, Numéro 160 février 2012, p. 33).document télé-accessible à
l’adresse : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2101109
3. Association
canadienne des troubles d’apprentissage (2003). Technologies d'aide et troubles
d'apprentissage : choix, mythes et réalités. Feuillets d'information. Document
téléaccessible à l'adresse: http://www.ldac-taac.ca/french!quoineuf/
assistiv.htm.
4.
Les conditions favorisant l’utilisation des
aides techniques à la communication en milieu scolaire : perceptions de
l’enseignant concernant les défis pour les élèves ayant des incapacités
JEAN-CLAUDE KALUBI, Ph. D.2007 p. 86. Document télé-accessible à
l’adresse : https://www.erudit.org/livre/crir/2007/livrel6_div7.pdf
5. Les aides
technologiques et la quête d’autonomie des élèves ayant des besoins
particuliers : un apport déterminant. Par: Jean
Chouinard, Lise Goulet, Marc Tremblay. Document télé-accessible à
l’adresse : http://aqeta.qc.ca/troubles-dapprentissages/444-les-aides-technologiques-et-la-quete-dautonomie-des-eleves-ayant-des-besoins-particuliers-un-apport-determinant.html
6. Les
aides technologiques à l’apprentissage pour soutenir l’inclusion scolaire. N.Rousseau
et V. Angelucci. 2014, p. 8, 14, 15, 16
7. . (Ajoutée le 15 juin 2012). Getting Stated with Penfriend. Repéré à : https://youtu.be/wrro912Xp4g
Aucun commentaire:
Publier un commentaire